Amphithéâtre des trois gaules à lyon

L’Amphithéâtre des Trois Gaules à Lyon

Partager cet article :

L’Amphithéâtre des Trois Gaules de Lyon faisait partie du sanctuaire fédéral dédié au culte de Rome et d’Auguste célébré par les 60 tribus gauloises réunies à Lugdunum. En 1961, il a été classé monument historique.

Histoire de l’amphithéâtre des Trois Gaules

L’amphithéâtre a été construit au pied de la colline de la Croix-Rousse, à l’époque au confluent du Rhône et de la Saône. Une inscription sur l’un des blocs retrouvés en 1957 relie l’amphithéâtre au sanctuaire de Rome et d’Auguste et permet d’identifier ses origines :

Pour la sécurité de Tibère César Auguste, C. Jules Rufus, citoyen de la ville de Santons (Saintes), prêtre de Rome et d’Auguste, son fils et son petit-fils construisirent à leurs frais cet amphithéâtre et son podium.

Les personnages qui ont financé sa construction appartenaient à une vieille famille gauloise de Saintes qui avait la citoyenneté romaine depuis les guerres de Gaule et qui y a également construit l’arc de Germanicus. La curieuse formule « filii f(ilius) » découle peut-être d’une volonté d’affirmer l’ancienneté et la continuité de la lignée de la famille, comme sur l’arc de Germanicus, qui nomme les ancêtres de Rufus.

D’autres pierres portent les noms de tribus gauloises (Arverni, Tricasses, Bituriges) confirmant son identification comme sanctuaire fédéral.

Les fouilles ont révélé un sous-sol composé de trois murs elliptiques reliés par des parois transversales et un canal entourant l’arène centrale ovale. L’arène était légèrement inclinée, la partie sud du bâtiment étant soutenue par une voûte désormais disparue. Les dimensions de l’arène sont de 67,6 m sur 42 m, analogues à celles des arènes de Nîmes et d’Arles, mais avec un nombre plus réduit de rangées de sièges (probablement seulement 4 niveaux), ce qui donne à l’amphithéâtre des dimensions extérieures de 81 m sur 60 m (beaucoup plus petites que celles de Nîmes, qui étaient de 133 m sur 101 m).

Cette phase de l’amphithéâtre abritait les jeux qui accompagnaient le culte impérial, sa faible capacité (1 800 places) étant suffisante pour les délégations des 60 tribus gauloises.

Agrandissement

L’amphithéâtre a été agrandi au début du IIe siècle, selon J. Guey par C. Julius Celse, procureur de la Gallia Lugdunensis de 130 à 136. Deux galeries ont été ajoutées autour de l’ancien amphithéâtre, faisant passer sa largeur de 25 à 105 mètres et sa capacité à environ 20 000 places (bien que cela reste modeste par rapport aux amphithéâtres de Nîmes et d’Arles). Il en fait ainsi un bâtiment ouvert à toute la population de Lugdunum et de ses environs. Les historiens identifient le bâtiment comme le lieu des martyrs de Sainte Blandine et de Saint Pothinus dans le cadre de la persécution de 177 et un poteau au milieu de l’arène commémore cet événement et la visite du pape Jean-Paul II à Lyon en 1986.

Redécouverte des lieux

Un plan de Lyon du XVIe siècle indique la survie à cette date de quelques arches (probablement des sous-structures) et d’un creux (l’arène) connu sous le nom de « Corbeille de la Déserte ». Les premières fouilles, entre 1818 et 1820, ont révélé le périmètre de l’arène avant de la recouvrir à nouveau, ce qui a permis l’expansion urbaine du XIXe siècle qui a détruit la moitié sud des vestiges de l’amphithéâtre. À partir de 1956, des fouilles sérieuses ont été entreprises, suivies par les campagnes de 1966/67, 1971/72 et 1976/78, qui ont abouti aux vestiges exposés aujourd’hui. Les modestes vestiges qui avaient survécu (les murs de soutènement de la moitié de la superstructure de l’amphithéâtre) ont été intégrés au Jardin des Plantes et ouverts aux visiteurs.

Partager cet article :

A propos de l'auteur

Passionné d'histoire, la ville de Lyon me fascine à la fois pour son patrimoine exceptionnel mais aussi par son atmosphère si unique qui règne dans ses différents quartiers.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *