Marius Berliet

Marius Berliet

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Marius Berliet, de son nom complet Marius Maximin François Joseph Berliet, (21 janvier 1866 – 17 avril 1949) était un mécanicien, inventeur et entrepreneur automobile français, fondateur de la marque Berliet.

Biographie de Marius Berliet

Marius Berliet est issu d’une famille de tisserands du quartier de la Croix Rousse à Lyon. Ayant perdu ses parents à l’âge de douze ans, il a dû poursuivre ses études à l’école du soir, où sa passion pour la technologie s’est révélée.

En 1894, Berliet crée son premier moteur dans un atelier familial de 90 m² et l’installe dans une voiture de sa propre construction en 1895. Peu après, avec seulement deux employés, il a fondé son propre atelier automobile.

En 1898, il développe un nouveau type de moteur et ses voitures deviennent populaires dans la région lyonnaise. Cependant, il ne disposait pas du capital initial nécessaire pour développer l’entreprise, mais heureusement, en 1905, il a pu vendre un brevet pour la production d’une de ses voitures de sport à l’American Locomotive Company pour 500 000 francs or. Grâce à ce contrat, le logo de la société Berliet sera pendant de nombreuses années l’image d’une locomotive à vapeur. Avec l’argent reçu des Américains, il agrandit l’usine dans le quartier Monplaisir à Lyon.

En 1906, la société Berliet commence à produire des camions, ce qui la rendra célèbre. Ils ont rapidement attiré l’attention de l’armée française et, en 1910, l’une de leurs voitures est devenue le véhicule du président de la République française. La même année, Marius Berliet a reçu la Légion d’honneur.

Camionnette Berliet
Camionnette Berliet

Pendant la Première Guerre mondiale, il reçoit des commandes militaires très importantes, notamment pour plusieurs dizaines de milliers de camions Berliet CBA. En 1915, pour répondre à la demande croissante de l’armée, il crée de nouvelles usines dans les banlieues de Lyon, Vénissieux et Saint-Priest. Ce grand complexe industriel devait être développé jusqu’en 1939.

Au début des années 1920, environ 5 000 personnes travaillaient déjà dans les usines Berliet. Dans ses usines, Marius Berliet a suivi une politique de paternalisme :

D’une part, les ouvriers étaient payés un peu plus que dans les usines concurrentes. La famille Berliet a organisé de nombreux événements sociaux : elle a construit des maisons, des écoles, une ferme et un stade pour les familles de ses travailleurs.

D’autre part, elle imposait une discipline de fer à ses entreprises : elle voulait contrôler personnellement toutes les nuances du processus de production, en disposant d’un grand nombre de superviseurs dont la tâche était de signaler les infractions du personnel.

En 1936-1938, les usines de Berliet traversent une période d’agitation ouvrière et de nombreuses grèves interrompent fréquemment le travail en usine. Ainsi, lors de la grève de 1936, 4500 des 5000 ouvriers de l’entreprise participent.

Avec le déclenchement de la Seconde Guerre mondiale, Berliet a complètement annulé la production de voitures et s’est concentré sur la production de camions. Après la capitulation de la France et la division du pays, Lyon et les usines Berliet restent dans la « France de Vichy », et continuent à approvisionner leurs camions, même pour les besoins de l’Allemagne nazie. Après l’occupation de la zone libre par les troupes allemandes, Marius Berliet a été l’un des derniers constructeurs automobiles à travailler pour le GBK – une organisation qui contrôlait toute l’industrie automobile en Allemagne et dans la partie de l’Europe occupée par les nazis. Cependant, en raison d’une pénurie de matières premières, les usines Berliet n’ont produit qu’une trentaine de camions essence GDRA 28W.

camion Berliet
Camion Berliet

En mars 1944, le Conseil des familles Berliet refuse de saboter les usines de production devant les émissaires de la Résistance française. En mai de la même année, les usines ont été soumises à des bombardements massifs par les avions alliés.

Après la libération de la France, Marius Berliet, qui avait alors 78 ans, a été arrêté et accusé de collaboration avec l’ennemi et d’activités anti-nationales. Il est notamment accusé de produire des camions pour l’armée allemande et d’ignorer la coopération avec le mouvement de résistance (rejetant le sabotage interne). Le profit de Berliet pendant l’occupation (de 1940 à 1944) est estimé à 502 millions de francs, dont 174 millions proviennent du commerce avec l’ennemi. Il est en outre accusé de l’extradition involontaire d’un de ses ouvriers qui a été remis à la Gestapo. De plus, des cadres externes sont nommés pour contrôler les usines de production.

En juin 1946, la sentence est prononcée : deux ans de prison. En ce qui concerne les enfants de Marius, Jean et Paul Berliet, la peine était encore plus sévère : cinq ans de travaux forcés. En outre, la famille a été condamnée à la confiscation de ses biens pour un montant de 200 millions de francs. La sentence interdisait également à ces trois personnes de résider dans les départements du Rhône, de la Seine-et-Oise et de la Seine-et-Marne. La villa familiale de style art-deco, construite entre 1913 et 1916 à Lyon, a également été confisquée.

Marius Berliet meurt à Nice le 17 avril 1949.

Faits importants

Le 7 novembre 1949, le Conseil d’État a reconnu la confiscation illégale des usines et les a rendues à la famille. En 1977, ces usines sont devenues la propriété de Renault Trucks.

Dans la ville de Lyon, patrie de Berliet, il y a une rue qui porte le nom de Marius Berliet.

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A propos de l'auteur

Passionné d'histoire, la ville de Lyon me fascine à la fois pour son patrimoine exceptionnel mais aussi par son atmosphère si unique qui règne dans ses différents quartiers.

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